Dès l’ouverture de la REF 2022, la Première ministre Elisabeth Borne a donné le ton d’une ambition partagée au service du plein emploi pour notre pays, en affirmant avec force qu’ « il n’y aura pas de plein emploi sans bon emploi ». Elle appelle donc tous les acteurs à se mobiliser pour lever les différents freins à cet objectif et cheminer vers un marché du travail plus attractif et inclusif.
Elle souligne également qu’en cette période de rentrée, notre taux de chômage reste supérieur à celui de nombreux pays européens et coexiste avec des tensions de recrutement persistantes, qui mettent en difficulté de nombreux secteurs d’activité. Ce paradoxe nécessite plus que jamais le déploiement de politiques volontaristes et pragmatiques, à destination des employeurs comme des salariés, pour rapprocher durablement les entreprises des demandeurs d’emploi.
Représentés par Prism’emploi, les professionnels du recrutement et de l’intérim déploient déjà plusieurs dispositifs qui leur permettent de contribuer à cet objectif de plein emploi.
Sous l’effet accélérateur de la crise sanitaire, qui a vu 25% des emplois intérimaires changer de nature sectorielle, la branche a mis en place une gestion prévisionnelle des emplois et des compétences afin d’identifier les compétences, notamment transversales, de ses salariés intérimaires et pouvoir leur proposer des parcours de reconversion professionnelle.
Mais comme le rappelle notre Première ministre, les évolutions considérables que nous devrons mener à bien pour adapter notre tissu productif aux nouveaux défis, notamment énergétiques, nous obligeront à investir encore plus massivement dans les compétences, la formation et l’attractivité des métiers.
Pour cela, les entreprises du travail temporaire disposent déjà de nombreux atouts.
Il s’agit notamment du Fonds d’Action Sociale du Travail Temporaire, institué par accord de branche en 1992, qui propose aux salariés intérimaires des services et des prestations adaptées afin de lever les difficultés qui freinent leur accès à l’emploi et à la formation (aide au logement, à la mobilité, garde d’enfant, mutuelle, prévoyance…).
Le FASTT pilote aussi les régimes de protection complémentaire de notre branche et notamment notre régime de santé, qui couvre un million de travailleurs et leurs familles.
Il s’agit aussi de notre investissement très élevé dans la formation avec un taux de contribution de 2,67% hors apprentissage, bien supérieur au 1% minimum exigé par la loi, et dont la mobilisation s’opère via notre opérateur de compétence AKTO et notre fonds paritaire pour l’emploi, le FPE-TT, dont la mission est la sécurisation des parcours professionnel des salariés intérimaires.
« CES DISPOSITIFS GÉNÉRAUX SONT D’AUTANT PLUS EFFICACES QU’ILS CIBLENT EN PRIORITÉ DES PERSONNES AUJOURD’HUI ÉLOIGNÉES DE L’EMPLOI MAIS QUI, BIEN FORMÉES ET ACCOMPAGNÉES, PEUVENT RETROUVER TOUTE LEUR PLACE DANS NOTRE SOCIÉTÉ. »
C’est notre ambition lorsque nous adressons par exemple aux jeunes dérocheurs, aux seniors ou aux travailleurs handicapés, en leur proposant des services personnalisés et des missions correspondant à leurs possibilités et leurs aspirations. En poursuivant cet objectif d’installation progressive et durable de ses salariés dans l’emploi et en inscrivant pleinement ses dispositifs de formation au cœur des nouveaux enjeux collectifs, la branche contribue également à la préservation de l’emploi territorial. Ces atouts sont propices à la conciliation de notre cohésion sociale et d’une transition écologique nécessaire mais qui remodèlera profondément notre activité et nos emplois.
En faisant évoluer continument les compétences de ses salariés, notre branche saura être au rendez-vous de ces nouvelles exigences sociétales et environnementales.
En ayant opté sans ambiguïté pour une flexibilité responsable, Prism’emploi s’engage à lutter contre des formes d’emploi socialement moins-disantes qui alimentent le ressentiment de nos concitoyens.
Aussi, pour soutenir le développement du CDI Intérimaire qui s’inscrit dans cet objectif de durabilité de l’emploi mais aussi le CTT qui offre de nombreuses opportunités d’insertion aux publics les plus vulnérables, la profession milite pour que l’ensemble des contraintes qui entravent leur essor soient reconsidérées.
Héritage d’une époque révolue, elles sont devenues obsolètes et contreproductives pour les salariés comme les entreprises, en diminuant l’employabilité des premiers et en accentuant les tensions de recrutement pour les secondes. Motifs de recours, durée maximale des missions et délais de carence devraient selon nous être reconsidérés, car si le travail intérimaire est en France le plus protecteur, il reste aussi le plus encadré du monde, un paradoxe qui étonne toujours nos collègues étrangers !
Alors que la Première ministre, Elisabeth Borne, affirmait lundi devant la REF sa volonté de « lever l’ensemble des freins au plein emploi » en s’appuyant sur le dialogue social pour faciliter le recrutement, la formation et la mobilité des actifs, je veux réaffirmer avec force mon attachement à la défense du statut social complet et protecteur du salarié intérimaire, qui se nourrit d’un dialogue social de branche actif et permet de contribuer efficacement à cet objectif.
C’est fort de cette histoire et de ces convictions que Prism’emploi espère que la création de France Travail nous permettra de franchir collectivement un nouveau cap. Pour cela, notre profession sait pouvoir compter sur ses quelques dix mille agences locales et leurs salariés permanents, un formidable vivier d’énergie au service de cette « France forte dans une Europe indépendante » à laquelle nous aspirons tous profondément !
Gilles LAFON, Président de Prism’emploi
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