Au vu de votre double expérience comme professionnelle des ressources humaines et comme parlementaire, pensez-vous que l’objectif de plein emploi peut être atteint dans notre pays ?
Les actions engagées ces dernières années par le gouvernement ont déjà permis d’aboutir à des résultats tangibles sur le terrain de l’emploi et de l’insertion, et cela malgré la pandémie ! Ainsi, fin 2021, le taux de chômage a atteint son plus bas niveau depuis 2008, à savoir 7,4%. Parallèlement, l’emploi a progressé de 4% entre 2017 et 2021, ce qui représente plus d’un million d’emploi créés en cinq ans.
Bien sûr, il faut encore intensifier ces efforts pour nous rapprocher encore de nos voisins européens : le taux de chômage de la France reste encore aujourd’hui supérieur à celui de la moyenne de l’OCDE (5,3%) et de la zone euro (7%) qui a baissé dans les mêmes proportions ces cinq dernières années. J’insisterai sur trois axes d’action qui me semblent majeurs pour le prochain quinquennat.
Tout d’abord, promouvoir une meilleure gouvernance des acteurs de l’emploi
Les mesures mises en place pour soutenir l’activité et l’emploi ont fait la preuve de leur efficacité mais doivent désormais s’insérer dans une gouvernance mieux coordonnée de l’ensemble des acteurs de l’emploi, autour des enjeux de l’insertion des jeunes et de l’investissement dans les compétences.
La création de France Travail pourrait constituer un élément majeur de cette nouvelle gouvernance. Elle ouvrirait la voie au renforcement de la coopération entre les acteurs de l’emploi et permettrait une meilleure lisibilité de l’ensemble des dispositifs. Sa dimension territoriale est déterminante pour améliorer l’accompagnement de tous les actifs.
Bien sûr, prolonger les mesures prises en faveur de l’insertion des jeunes
La jeunesse représente un enjeu crucial autour duquel les efforts doivent se poursuivre, notamment à travers un accompagnement très individualisé, bienveillant et de proximité.
C’est le sens des dispositifs mis en place pour donner un avenir à tous nos jeunes, autour de la politique « Un jeune, une solution », avec un développement sans précédent de l’apprentissage et la création du Contrat d’engagement jeune. Ces réformes portent déjà leurs fruits : elles ont constitué une sorte de révolution tranquille, en contribuant à transformer la perception de l’apprentissage chez les jeunes ! Cette dynamique en cours doit donc être généralisée, notamment au travers de la réforme des lycées professionnels, qui doivent davantage s’ouvrir au monde de l’entreprise pour améliorer les perspectives d’insertion de leurs élèves.
De façon générale, investir plus massivement dans les compétences
De manière générale, l’investissement dans les compétences est au cœur de l’objectif de plein-emploi. Il suppose à la fois une réelle gestion prévisionnelle des emplois et des compétences au niveau des branches et des entreprises et une appropriation de tous les outils à la main des actifs eux-mêmes, tels les comptes personnels de formation, les comptes épargne temps, les passeports prévention…
La période que nous traversons est certes marquée par des difficultés importantes de recrutement et un besoin d’agilité accru sur les territoires pour faire face à des aléas croissants. Mais de façon très positive, nous disposons aussi d’outils de plus en plus performants pour adapter les savoir-faire et savoir-être des actifs aux attentes des entreprises. Partout, nous constatons une très forte mobilisation de tous les acteurs, ce qui nous rend optimistes pour le prochain quinquennat !
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