La démarche Mission Jeunes fête ses 10 ans

Trois questions à Stéphane VALLI, Président de l’Union Nationale des Missions Locales.

Pouvez-vous décrire le type d’accompagnement que les Missions Locales offrent aux jeunes ?

Suite à un diagnostic de leur situation, les Missions Locales proposent aux jeunes de 16 à 25 ans (30 ans pour les jeunes en situation de handicap), un parcours d’accompagnement avec la prise en compte globale des freins à leur accès à l’emploi et à l’autonomie. Le profil des jeunes peut être très différent : des jeunes diplômés qui rencontrent des difficultés à trouver un emploi, des jeunes ayant vécu une orientation scolaire subie et qui souhaitent se réorienter, des jeunes très précaires… On peut dire que les conseillers accompagnent les jeunes à partir de leurs attentes et de leur singularité afin de travailler avec eux sur leurs projets. Cet accompagnement est réalisé en étroite collaboration avec de nombreux partenaires sur les territoires, afin de balayer tous les champs : acteurs du logement, de la formation, de la santé, de la mobilité, de l’accès aux loisirs et à la culture… et bien évidemment le monde économique dont les agences d’emploi.

La lutte contre le chômage des jeunes était le point de départ de la création des Missions Locales en 1982. Depuis donc 40 ans, elle reste une priorité pour notre réseau : nous savons que les jeunes peu ou pas diplômés sont les jeunes les plus victimes du chômage. Nous devons être en mesure de proposer une trajectoire de vie professionnelle motivante pour l’ensemble des jeunes accompagnés.

L’insertion professionnelle des jeunes est essentielle pour que chaque jeune trouve sa place dans la société et se vive comme citoyen.

Le partenariat entre l’UNML et Prism’emploi existe depuis 10 ans. D’après vous, sur quoi son succès repose-t-il ?

Mission Jeunes, lancé en 2014, reconduit en 2018 puis en 2021, s’inscrit dans la durée, avec l’engagement de plusieurs acteurs : l’Etat, l’organisation professionnelle Prism’emploi, l’opérateur de compétences AKTO, le Fonds d’Action Sociale du Travail Temporaire (FASTT), le Fonds professionnel pour l’emploi dans le travail temporaire (FPETT) et enfin, l’Union Nationale des Missions Locales (UNML), réunis autour d’un même défi : l’insertion professionnelle des jeunes.

Le succès de notre action commune repose sur plusieurs piliers.

Tout d’abord, notre capacité à mobiliser et à coordonner l’écosystème complet, à 360°, grâce à l’action concertée des partenaires signataires : proposer aux jeunes l’accès à des missions d’intérim et à une offre de services d’accompagnement, allant de la préparation des jeunes à la levée des freins périphériques à l’emploi, en passant par des actions de mise en relation avec les entreprises et des actions de formation pour favoriser la mise en emploi.
Vient ensuite notre capacité à actionner les bons leviers pour « bien » articuler les dispositifs de formation et missions d’intérim dans le parcours d’accès à l’emploi des jeunes.
Nous mobilisons les services et les prestations qui permettent aux jeunes de réaliser leurs missions dans les meilleures conditions. Ces aides améliorent leur vie quotidienne et participent à la levée des freins à leur insertion professionnelle.

Pensez-vous que ce partenariat peut encore se développer et de quelle manière ? Quel est votre souhait pour les années à venir ?

Aujourd’hui, ce sont 100% des 440 Missions Locales qui sont partenaires du secteur du travail temporaire. 100% des Missions Locales sont en mesure d’orienter les jeunes efficacement vers les agences référentes. C’est donc une réussite et une fierté que nous partageons aujourd’hui avec nos partenaires.

Nous sommes convaincus de l’effet « tremplin vers l’emploi et la qualification » et « pied à l’étrier » du travail temporaire pour permettre aux jeunes de découvrir les métiers et le monde de l’entreprise.

Le marché de l’emploi évolue sans cesse, le rapport des jeunes au travail également. Notre ambition, au travers de ce partenariat, reste la même : toujours mieux répondre en proximité aux besoins des employeurs et des jeunes pour contribuer au développement de nos territoires dans leur diversité. Si nous pouvons nous réjouir des nombreuses opportunités que notre partenariat fort a donné aux jeunes que nous accompagnons, nous avons encore beaucoup à faire collectivement pour qu’aucun jeune ne reste au bord du chemin.

Stéphane VALLI
Stéphane VALLI
Titulaire d’un doctorat en Economie Internationale, Stéphane VALLI débute sa carrière professionnelle dans l’enseignement. En parallèle, il devient adjoint au Maire de Bonneville en 1995, puis 1er adjoint avant d’en devenir le Maire depuis 2015. Il assure la vice-présidence de la Communauté de Communes Faucigny-Glières en 2006 et en devient président en 2014. Stéphane Valli s’implique également dans la gouvernance de nombreuses structures d’intérêt général et régies publiques et au niveau international, est à la présidence du Groupe Pays Niger au sein du réseau de collectivités Cités-Unies France. Du côté des Missions Locales, il devient, en 2001, président de la Mission Locale Jeune du Faucigny-Mont-Blanc. Puis il rejoint, en 2008, les instances régionales et nationales du réseau des Missions Locales. Au sein de l’Union Nationale des Missions Locales, il assumera notamment les responsabilités de trésorier et de président de la Commission Paritaire Nationale de Négociation de la Branche avant d’être élu président de l’Union à l’occasion de l’Assemblée générale du 8 décembre 2020.

Ses autres articles

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire !
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Articles associés

Derniers articles

« Le travail n’a plus la place centrale qu’il avait dans la vie des Français »

Essayiste et analyste de la société française, Jérôme Fourquet est directeur du département « Opinion et stratégies d’entreprise » de l'Institut français d’opinion publique. Pour Prism’emploi le Blog, il analyse l’évolution du rapport au travail des Français.

« Utilisée de façon responsable, l’IA peut être un formidable outil au service de l’humain » 

Prism’emploi a adopté le code de 10 principes éthiques pour le développement et l’usage d’outils utilisant l’intelligence artificielle, de la confédération mondiale de l’emploi...

Code des principes d’éthique régissant l’utilisation de l’intelligence artificielle

Les convictions de la World Employment Confederation (WEC) et de Prism’emploi Nous pensons que l’Intelligence Artificielle (IA) peut participer à faciliter le parcours des êtres...

Vous souhaitez recevoir les derniers articles ?

Abonnez-vous à nos alertes.