Patrick Choux, Administrateur de Prism’emploi, témoigne de l’activité des entreprises de travail temporaire d’insertion et précise les mesures susceptibles de favoriser le développement de l’offre d’insertion.
Le renouvellement des activités d’insertion a été favorisé par le pacte d’ambition pour l’insertion. Pouvez-vous nous préciser de quoi il s’agit ?
Le Pacte d’ambition pour l’insertion est un texte coconstruit avec le gouvernement et l’ensemble des acteurs du secteur, signé fin 2019. Il prévoyait de nombreuses mesures susceptibles de favoriser le développement de l’offre d’insertion. Il vise notamment, en s’appuyant sur un fort développement des Entreprises de Travail Temporaire d’Insertion (ETTI), à doubler le nombre annuel de salariés en parcours et à accélérer l’accès à l’emploi des plus fragiles.
Quelles ont été ses conséquences concrètes pour l’emploi ?
La mise en œuvre progressive des mesures prévues a permis la création de nouvelles structures d’insertion et le développement de nouvelles activités. Elle a également permis d’inscrire dans la loi la triple exclusivité des ETTI, gage de la qualité de leur projet social, de créer une plateforme de l’inclusion destinée à faciliter le recrutement des publics éligibles à un parcours d’insertion et de déployer au sein des OPCO un Plan d’Investissement dans les Compétences spécifique à l’insertion (PIC IAE). Ce sont des avancées historiques pour la lutte contre l’exclusion, qui sont très prometteuses pour l’insertion par l’économique sur le long terme.
« Insertion par l’économique : Miser sur des solutions éprouvées, agiles et socialement vertueuses, qui proposent un développement économique écologiquement et socialement durable »
Patrick CHOUX, Administrateur de Prism’emploi
Que manque-t-il pour amplifier l’insertion des personnes les plus éloignées de l’emploi ?
Il existe quelques initiatives et expérimentations destinées à réduire le chômage qui viennent parfois brouiller les cartes en créant des distorsions de concurrence. C’est le cas par exemple des contrats passerelles, du CDI d’employabilité, des auto-entrepreneurs en insertion, ou encore des plateformes « pure Player » du digital, qui mettent en relation des « indépendants » avec leurs « clients » … Tous ces modèles gagnent leur place en proposant un modèle économiquement compétitif, au prix de dumping social. Au contraire, il est primordial de continuer à miser sur des solutions éprouvées, agiles, issues de négociations paritaires et socialement vertueuses qui proposent un développement économique environnementalement et socialement durable. Il appartient à la puissance publique de protéger le pacte social français intégrant les acquis sociaux des salariés ou travailleurs intérimaires.
Que proposez-vous pour aller vers cet objectif ?
La profession est prête à poursuivre le développement d’une offre qualitative et quantitative indispensable à l’insertion de celles et ceux qui restent aujourd’hui écartés de l’emploi. La fédération des entreprises d’insertion joue en cela un rôle indispensable en encadrant le développement des ETTI. Il conviendra pour cela que les entreprises poursuivent leurs efforts, déploient les mesures du pacte qui restent à mettre en œuvre, et sécurisent et pérennisent ce qui fonctionne, comme le PIC IAE, qui permet de porter le triptyque emploi, accompagnement et formation, et qui doit désormais trouver son chemin dans toutes les branches et devenir structurel au-delà de 2022.