Comment développer un parcours professionnel lorsqu’on peine à déchiffrer un texte simple? Avec le développement des technologies digitales, aux difficultés liées à l’illettrisme s’ajoutent celles issues de l’illectronisme – le cousin 2.0 de l’illettrisme – qui touche plus de 15% de la population en France. Le sujet est loin d’être marginal et il concerne particulièrement les salariés intérimaires.
Non seulement ces salariés tiennent souvent leur poste de travail sans que ces obstacles soient visibles mais ils expriment peu les éventuels obstacles rencontrés du fait de ces difficultés. Pourtant, les situations d’illettrisme constituent un vrai handicap pour les salariés concernés, et même si leur maintien dans l’emploi n’est pas aujourd’hui menacé, ils pourraient l’être demain en cas d’évolution de leur poste de travail.
En entreprise : détecter et aider sans stigmatiser
Les professionnels des agences d’emploi sont en première ligne pour détecter les salariés en situation d’illettrisme. Souvent, pour dissimuler leurs difficultés, les personnes adoptent des stratégies de contournement. L’enjeu pour le salarié permanent consiste à être attentif aux indices et à les recouper afin d’évaluer la situation. Redonner confiance à la personne en agissant sur les situations auxquelles elle est confrontée quotidiennement dans son poste de travail est préférable à une approche frontale qui peut être perçue comme stigmatisante. La confidentialité des échanges, la mise en confiance et la valorisation de la personne sont les maîtres mots d’un accompagnement réussi, domaine d’expertise des salariés permanents de nos agences d’emploi.
En branche : mettre en place des dispositifs opérationnels
A l’occasion des journées nationales d’action contre l’illettrisme, Prism’emploi et les organisations syndicales représentatives des salariés viennent d’annoncer leur volonté de renforcer leurs actions en faveur de la formation aux savoirs de base. Le partenariat avec l’ANLCI sera précieux pour améliorer la détection des situations, favoriser dans les territoires la coopération entre les professionnels du recrutement et de l’intérim et les équipes régionales de l’ANLCI, et développer les échanges entre l’observatoire de la branche, l’OIR et l’observatoire de l’illettrisme.
La branche est impliquée de longue date sur le sujet et les ingénieries de parcours de formation comme CléA numérique, la conception d’un référentiel de compétences clés des salariés intérimaires et sa déclinaison à travers des expérimentations territoriales mobilisant des prestataires de formation professionnalisés sur le sujet des savoirs de base, sont autant d’outils déjà à disposition des professionnels du secteur. Ce sujet est fondamental et nécessite que les conditions d’éligibilité et de financement de ces parcours soient souples et favorisent l’action de terrain. C’est l’engagement que je prends au nom du conseil d’administration de Prism’emploi.
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